Ballast

La mort est une femme de mauvaise vie

Il paraît que tu es belle,
Chienne de vie qui nous marques des buts.
Que ta voix nous ensorcelle :
Bienvenue au bordel, Belzébuth !

Aux dernières nouvelles,
Les anges ne bossent pas le jeudi.
Alors, qui tapine dans ce tunnel ?
C’est la Mort, cette femme de mauvaise vie.

Côté pair, il y a la mer,
Dans le train San Remo – Vintimille.
La magie des filles opère,
Cheveux longs et bretelles spaghetti.

Il suffit d’un vent du soir
Pour sceller le sort au crépuscule,
D’un Amédée Fleurissoire
Penché sur son destin qui bascule.

Ballast, ballast,
C’est un jour néfaste.
Qu’on me jette du lest,
De Gaza à Belfast,
Qu’on me foute la paix !

Ballast, ballast,
Mes souvenirs s’effacent
Derrière les essuie-glaces.
Impossible du reste
D’arrêter le train qui passe !

Bon voyage, Monsieur Ben.
Rendez-vous au pays magnétique.
Aux vallées d’or et d’ébène,
Mes salutations post-traumatiques.

Que n’ai-je été ce fidèle
Chérubin du dernier carrefour ?
D’un petit battement d’ailes,
J’aurais pu voler à ton secours.

Mais dans ce compartiment,
Sommes-nous condamnés à maudire ?
Terminus, tout le monde descend !
Et nous agissons tous sans mot dire.

Chaque langue est un aspic,
Chaque phrase une morsure odieuse
Aux méandres fantastiques,
Déchirantes, suaves, mélodieuses.

Ballast, ballast,
C’est un jour néfaste.
Qu’on me jette du lest,
De Gaza à Belfast,
Qu’on me foute la paix !

Ballast, ballast,
Mes souvenirs s’effacent
Derrière les essuie-glaces.
Impossible du reste
D’arrêter le train qui passe !

© Emmanuel Dubelman 2018 [première année de présentation au public]. Tous les droits d’auteur de ce texte sont réservés. Sauf autorisation, toute utilisation de celui-ci autre que la consultation individuelle et privée est interdite.


Photo : libre de droit (Pixabay.com)

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